commen je percoi l'amour a mes yeux
L’amour ne se commande pas et
ne saurait en conséquence être un devoir.
Ce que l’on fait s’accomplit toujours
par-delà le bien et le mal.
Le devoir est une contrainte,
le devoir est une tristesse,
alors que l’amour est une spontanéité joyeuse. On peut aimer,
on peut caresser avec plus ou moins de générosité,
plus ou moins de prudence,
plus ou moins de fidélité,
plus ou moins de simplicité,
plus ou moins d’amour...
L’amour ne se commande pas,
mais c’est l’amour qui commande,
mais l’amour fait défaut :
L’amour commande en son absence, et par cette absence même.
Si l’amour n’était antérieur à la morale, qu’aurions-nous su de la morale ?
Et qu’a-t-elle à nous proposer de mieux que l’amour dont-elle vient, qui lui manque,
qui la meurt, qui l’attire ?
Qu’est ce que l’amour ? C’est la grande question ? Cette recherche ce désir, c’est ce qu’on appelle l’amour
et la condition, quand il est satisfait du bonheur. Seul l’amour en effet récompense l’antique nature.
Amour exclusif,
puisque chacun n’ayant pour définition qu’une seule moitié ne saurait vivre qu’un seul amour. Amour définitif, enfin sauf à s’être trompé, mais alors ce n’est pas le grand amour... Le corps en sait plus sur l’amour que les poètes, du moins que ces poètes là.
L’amour n’est pas complétude mais incomplétude ; l’amour est désir et le désir est manque.
Désirer une femme n’importe laquelle est une chose ;
Désirer cette femme en est une autre.
(C’est un amour).
Si tout désir n’est pas amour,
tout amour est bien désir.
L’amour n’est pas autre chose que ce manque. L’amour est comme un désir qui par sa nature même serait privé de ce qu’il désire. Il n’y a pas d’amour heureux et ce manque du bonheur c’est l’amour même. Mais s’il était heureux,
il ne l’aimerait plus ou ce ne serait plus le même amour.
Comment aimer sans apprendre ?
Comment apprendre sans aimer ?
C’est l’amour jaloux, avide, possessif qui loin de se réjouir toujours du bonheur de celui qu’il aime en souffre atrocement dès que ce bonheur l’éloigne ou menace le sien.
Le bonheur n’est il pas la fin de la passion ? Si l’amour est désir,
si le désir est manque,
on ne peut aimer que ce qu’on n’a pas et souffrir de ce manque,
on ne peut avoir que ce qui ne manque plus et qu’on ne savait dès lors continuer à aimer...
Etre amoureux d’ailleurs, qu’est ce d’autre que se faire un certain nombre d’illusion sur l’amour, sur soi-même ou sur la personne dont on est amoureux ?
Il y a l’amour que l’on subit et c’est la passion.
Aimer, c’est avoir du plaisir à voir, toucher, sentir par tous les sens et d’aussi près que possible, un objet aimable et qui nous aime. L’amour est une joie qu’accompagne l’idée d’une cause extérieure.
On aime une femme pour ce qu’elle n’est pas, on la quitte pour ce qu’elle est.
La tendresse ? C’est une dimension de leur amour, mais point la seule
Il y a aussi la complicité, la fidélité, l’humour, l’intimité du corps et de l’âme, le plaisir visité et revisité.
L’amour de bienveillance ou d’amitié, au contraire c’est un amour généreux. L’amitié n’est pas un devoir, puisque l’amour ne se commande pas. On ne sort de l’égoïsme et du narcissisme que par l’amour de soi.
Aimer c’est trouver sa richesse hors de soi.
L’aimé demanda à l’ami : "Sais-tu bien ce qu’est l’amour ? " L’ami répondit : " Si je ne savais pas ce qu’est l’amour, je saurais ce que sont les tourments, la tristesse et la douleur ".
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